Le Service Intérieur

Eh oui, la base de la République est l'individu au service de la collectivité. A l"École des "Arpettes" comme ailleurs, cette base y était appliquée, elle avait un nom: le Service Intérieur.

Je ne me rappelle plus la fréquence des roulements inter-compagnies, je pense que nous étions de S.I. au moins deux jours par mois (à vérifier).

Nous étions donc répartis entre les différentes "corvées" plus ou moins sympathiques. Elles étaient attribuées par ordre alphabétique, la plupart du temps l'arpette retrouvait plus ou moins le même poste à chaque S.I.

Les postes de base étant : La cambuse, la cuisine, le réfectoire avec les sous postes très enviés comme la plonge et la souillarde...

Puis il existait, les mess OM ou OMS (officiers mariniers subalternes et supérieurs), le mess Officiers et même la table du Commandant quelques fois.

Il y avait encore le foyer, l'armurerie, le service intérieur avec ses nettoyages en tous genres, sa peinture et ses poubelles, dernier poste assez convoité.

Malgré les salissures, être à l'arrière du camion benne avait quelques avantages non négligeables comme le très copieux et arrosé casse-croûte pris à la cambuse et les nombreux arrêts ravitaillements aux différents mess car bien entendu les civils conduisant la benne avaient leurs entrées auprès des différents commis... 

Et cette place permettait quelques fois aussi, d'accompagner la camionnette du Service Intérieur à la décharge municipale de Toulon dans l'après-midi, ce qui faisait faire une belle balade.

Il y avait aussi les postes de Quarts de jour comme le quart à l'aubette, au bâtiment de commandement et sûrement d'autres que j'ai oubliés.

Et il y avait aussi les Quarts de nuit, dont étaient exemptés les postes pénibles et à fins tardives comme la cuisine et la cambuse.

Quarts de nuit avec ses lieux stratégiques qui étaient : l'Aubette, l'Armurerie, la porte des Ateliers, l'Infirmerie et enfin la Colline.

Les quarts de nuit avaient leurs lots de contes et légendes mais ils représentaient surtout pour moi de la trouille, de l'attente et des envies de dormir pas possibles.

Qui se rappelle du quart à l'Infirmerie avec la peur qu'un troupeau de Chouffs éméchés ne vienne lui retourner la guérite sur la tête comme le voulait la légende.

Qui se souvient du quart sur la colline, avec la trouille au moindre bruit entendu dans la garrigue avoisinante.

Et qui se souvient encore des quarts à l'Armurerie avec ces gradés d'aubette "joueurs" qui cherchaient à tous prix de coincer l'apprenti somnolent dans sa guérite...

Moi je m'en souviens très bien, j'ai toujours somnolé pendant ces quarts mais j'ai eu la chance de ne jamais me faire prendre ....

Pour ma part, mon poste de coiffeur de compagnie m'a souvent permis de passer des journées de S.I. sympathiques. Hors incorporations, nous n'avions pas beaucoup de travail, et j'en profite pour remercier Marcel Ausina de la promo d'avant (Mars 74 - Guépratte ) pour m'avoir "pistonné" à ce poste. Ce poste n'avait qu'un seul revers, le quart de nuit....

J'ai aussi fait le réfectoire, mais jamais la plonge ou la souillarde; le service intérieur et une seule fois la cambuse car le commis a eu besoin ce jour là d'un serveur pour "Servir" (sans rire) un aréopage de galonnés pour un déjeuner dont je ne me rappelle plus le thème... Et comme j'avait dit que je savais servir, mes parents ayant tenu un restaurant, je fus embauché sur le champ.

Tout s'étant très bien passé, j'ai pu par la suite bénéficier de certaines largesses de ce Second Commis (Moque de café soluble, petite bière au bar O.M, passage rapide à la rampe et rabe de frites, ce qui était à l'époque le must des largesses...)

Allez à vous, j'attends vos souvenirs pour poursuivre.

A Suivre...

 

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